Barcola, le coup de la panne

Tout Paris espère désormais que ce raté ne sera qu’une péripétie bien vite oubliée sur la route d’une finale historique à Munich. Mais quoi qu’il arrive mercredi prochain face à Arsenal, le break laissé en route par Bradley Barcola à l’Emirates Stadium d’une frappe bien trop croisée alors qu’il se trouvait en position idéale illustre les difficultés récentes de l’ancien Lyonnais, rarement décisif ces dernières semaines. Dans une rencontre sans enjeu sportif collectif ce samedi à Strasbourg, l’ailier sera l’un des rares Parisiens à avoir quelque chose à prouver. Y compris parce qu’au vu de la dynamique actuelle de l’équipe, il est l’un des seuls supersubs de Luis Enrique que l’on imagine pouvoir faire pencher la balance face aux Gunners, avec peut-être Gonçalo Ramos.

Bloqué

À moins d’un rebond en Alsace, Barcola s’approchera des deux mois sans marquer le moindre but. Sa dernière victime ? Rennes, le 8 mars dernier, soit une éternité (11 matchs exactement). Il faut dire que depuis le mois de janvier, la donne a changé pour l’international tricolore. Khvicha Kvaratskhelia a remplacé Randal Kolo Muani, dans le dur, Désiré Doué a explosé, et la concurrence s’est accrue d’un seul coup, forçant qui plus est l’ancien Gone à régulièrement délaisser une aile gauche également domaine préférentiel du Géorgien. Pour autant, le garçon a d’abord su faire évoluer son rôle, devenant l’un des meilleurs passeurs d’Europe en 2025 (il occupe toujours la première place de ce classement avec 14 offrandes, soit autant que Raphinha).

Mais depuis la trêve internationale, la source s’est tarie (à l’exception d’une belle sortie à Saint-Étienne), au fil de prestations moins tranchantes. Son entrée en jeu à Nantes, faite d’un face-à-face joué trop en dilettante alors que Gonçalo Ramos était bien placé et d’une perte de balle coupable au départ de l’action menant l’égalisation, n’a pas vraiment plaidé en sa faveur à l’approche du choc contre Arsenal. Comme à l’aller contre Aston Villa, Luis Enrique lui a d’ailleurs préféré Désiré Doué pour débuter dans le nord de Londres. « Je ne regarde ni le positif, ni le négatif, le défendait le technicien espagnol ce vendredi en conférence de presse. Barcola est impliqué sur 35 actions de but (18 buts, 17 passes décisives), il est le meilleur passeur du championnat, l’un des meilleurs dribbleurs d’Europe. Il est extrêmement important et le sera. »

Un petit but et on oublie tout ?

Dans une saison où l’on parlera presque de deux PSG différents entre le dernier trimestre 2024 et le premier semestre 2025, Barcola fera partie des rares éléments dont le bilan individuel restera plus impressionnant lors de la première moitié de la saison. Une époque où « bambi » gambadait sur son aile gauche, patch de meilleur buteur du championnat solidement scotché sur le maillot. Une période où l’on se demandait s’il pourrait devenir le successeur d’un autre ancien numéro 29 passé porte d’Auteuil, aussi bien sur le terrain que d’un point de vue marketing et d’image. « J’espère aussi que vous allez l’épargner parce qu’aujourd’hui c’est frais, c’est nouveau, donc c’est super. Mais quand il aura des matchs où il ne marquera pas, il ne faudra pas venir me poser les mêmes questions pour me dire que c’est un nul », lançait d’ailleurs à l’intention des journalistes ce même Kylian Mbappé en plein rassemblement de l’équipe de France, en septembre dernier.

Le moment est donc arrivé. S’il va sans dire que le moindre geste décisif pour ouvrir les portes d’une finale à Munich ferait de lui un héros au pied de la tour Eiffel et oublier dans la seconde cette mauvaise passe, la lecture de sa saison restera quoi qu’il arrive positive. Qui plus est dans la continuité d’une première année dans la capitale qui aura oscillé entre adaptation et promesses. Il n’empêche, c’est aussi sur sa réaction et la manière dont il répondra aux quelques doutes qui l’entourent actuellement que le garçon sera jugé sur sa capacité à devenir l’une des stars majeures des Rouge et Bleu à plus long terme. Ce déplacement à Strasbourg sonne comme une bonne opportunité de clore le débat. Jusqu’à la prochaine fois.