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Grand Paris
Trente-cinq ans après la relégation du Racing Paris 1 à l’issue de la saison 1989-1990, Paris retrouve deux clubs de sa région dans l’élite à la suite de la montée validée ce vendredi soir du Paris FC. La fin d’une aberration géographique, le début d’un nouveau chapitre pour une Ligue 1 en recherche de nouvelles histoires.

Pour les kids nés à la fin des années 1980 et après, le mythe du deuxième grand club parisien semblait réservé aux livres d’histoires et aux discussions familiales. Il ne prenait vie que lorsque celles et ceux qui avaient vu de leurs yeux le Matra Racing ou pour les plus anciens le Red Star, en parlaient, mais c’est tout. Il était souvent rêvé, regretté, incompris, surtout lorsque les fans de la capitale et même d’ailleurs allaient voir par-delà les frontières : à Londres, sept écuries échangent des marrons régulièrement en Premier League tandis qu’à Rome, la Roma et la Lazio se déchirent depuis des décennies. On pourrait également citer Lisbonne, Madrid et pléthores d’autres capitales européennes beaucoup moins grandes que Paris où au moins deux entités célestes se battent à coups d’éclairs au moins deux fois par an. Ce vendredi 2 mai, à l’issue d’un match nul chez le relégable Martigues, le Paris FC a enfin brisé ce cycle de contrariétés franciliennes. Qui le concernait en premier lieu, d’ailleurs, puisqu’après avoir échoué à quatre reprises en play-off d’accession à l’élite entre 2019 et 2024 (et passé 46 ans hors de l’élite française), cela faisait quelques années que le club du sud de Paris bossait bien pour enfin éclater son plafond de verre. C’est désormais chose faite.
« On va aller en Ligue 1 pour ne pas faire que de la figuration »
Depuis son rachat par la famille Arnault avec Red Bull en actionnaire minoritaire il y a six mois, le PFC a changé de statut. Du moins médiatiquement. Sportivement, sa montée à l’avant-dernière journée du championnat de Ligue 2 le prouve : il n’a pas encore l’étoffe d’un ogre prié de s’installer rapidement à la table du PSG ou même de l’OM dans les prochains mois. C’était d’ailleurs peu ou prou le discours que tenait Pierre Ferracci, dans les vestiaires à ses hommes, après le coup de sifflet final : « Il y a un grand club à Paris, on le sait, et on va jouer dans sa cour, même si on n’est pas tout à fait à son niveau. Mais on va aller en Ligue 1 pour ne pas faire que de la figuration. »
⚽️ #Ligue2BKT 🕺 La fête commence dans le vestiaire du @ParisFC !#BeinLIGUE2 #MultiLigue2 #FCMPFC pic.twitter.com/qSBS7CpzLH
— Bein SPORTS (@beinsports_FR) May 2, 2025
Sur RMC, ce samedi matin, le président du nouveau club hype de Paname enfonçait le clou en expliquant qu’il avait demandé à l’actionnaire majoritaire Antoine Arnault « sa volonté de copier le modèle de l’Atalanta Bergame ». Comprendre : se pérenniser quelques saisons en Ligue 1, se baser sur le vivier infini de la région parisienne forcément en partie délaissé par un PSG avide de résultats immédiats, et ainsi concurrencer les plus gros de l’Hexagone d’ici quelques années. Pour le prochain exercice, le plan est déjà en place : « six à huit recrues de joueurs confirmés de Ligue 1 » d’après L’Équipe viendront épauler Maxime Lopez, Jean-Philippe Krasso ou encore Mathieu Cafaro pour bousculer l’ordre établi.
Sur le papier, une telle équipe pourrait même d’ores et déjà viser le top 10 de la première division française sans que cela ne surprenne personne. Forcément, pour les habitués de l’élite qui flirtent avec la relégation depuis plusieurs saisons, l’arrivée du Paris FC n’a rien d’une bonne nouvelle. À l’échelle du monde, un nouveau club à Paris va forcément susciter la curiosité et l’intérêt. Surtout lorsqu’on sait que les derbys se joueront au Parc des Princes et au stade Jean Bouin, deux enceintes séparées de seulement quelques mètres, qui effaceront à eux seuls la rivalité sportive et historique inexistante entre les deux clubs dans un premier temps.

À l’heure où le produit Ligue 1 n’a jamais été aussi mal vendu par la LFP et où sa décote paraît infinie tant le PSG écrase tout, l’arrivée du club détenu par la plus grosse fortune française va redonner un peu piment. Du moins pour une partie du territoire. Tandis que certaines terres de foot voient leurs clubs dégringoler depuis quelques années (Caen, Sedan, Châteauroux, Nîmes, Clermont), ce nouveau cycle est synonyme d’une affirmation cynique et logique économiquement au plus haut niveau de l’Île-de-France : avec deux clubs en Ligue 1 l’an prochain (PSG, PFC), un en Ligue 2 (Red Star) et probablement trois en National l’an prochain (Versailles, Paris 13 Atletico et Fleury 91), la région la plus peuplée de France sera dignement représentée. Sans oublier le récent rachat de l’US Créteil-Lusitanos (N2) par Xavier Niel ou le projet grandissant du FC93 (N2). À Paris, l’été s’annonce brûlant.
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