S’abonner au mag
  • France
  • Créteil

L’US Créteil-Lusitanos et Xavier Niel, une connexion inattendue

Par Thomas Morlec
4 minutes

Futur actionnaire majoritaire de l’US Créteil-Lusitanos, Xavier Niel a encore pris tout le monde de court. Le fondateur de Free tente un énième coup de poker en investissant pour la première fois dans le monde du ballon rond, quelques mois après l’arrivée de la famille Arnault à la tête du Paris FC. Simple caprice ou vrai projet ?

L’US Créteil-Lusitanos et Xavier Niel, une connexion inattendue

Comme souvent avec Xavier Niel, tout part d’un défi lancé sur X. Le 17 novembre 2024, Théo, un supporter du club du Val-de-Marne, provoque avec humour le milliardaire français : « Xavier Niel, je te déteste, je te propose de racheter l’US Créteil-Lusitanos au 1 Rue Vasco de Gama 94460 Valenton. » Message auquel le fondateur de Free répond rapidement : « Me chauffe pas. » On aurait pu rester sur cette riposte amusante de l’homme d’affaires de 57 ans, mais ce serait mal le connaître. Ce mercredi vers 18h12, la photo de Niel avec un grand sourire et son « d’accord » devant les locaux du club fondé en 1936 ont eu l’effet d’une (petite) déflagration. L’homme qui a fait fortune en partie grâce au Minitel rose va, si l’opération est validée par la DNCG, devenir actionnaire majoritaire de l’actuel 5e du groupe C de National 2. Mais pourquoi ce club et pour quel projet ?

« Kaaris a mis la lumière sur Sevran, moi, je veux mettre la lumière sur Créteil »

L’Union sportive Créteil-Lusitanos a officialisé ce mercredi, par le biais d’un communiqué, que NJJ holding, la holding personnelle du milliardaire français, prenait une participation dans le capital du club. Ce choix est tout sauf le fruit du hasard pour la septième plus grande fortune de France (environ 10 milliards de dollars), qui aurait directement fait la proposition à Bassam Al Homsi, l’actuel président, en lui envoyant un message sur les réseaux sociaux.

S’il est né à Maisons-Alfort, ce grand passionné d’informatique a grandi dans la petite ville de la banlieue d’à-côté, à environ 5 kilomètres au sud-est de Paris, jusqu’à ses 20 ans. « J’ai grandi ici et j’en suis fier. Je n’oublie pas d’où je viens. Aider les Béliers à aller le plus haut possible, c’est ma manière de rendre à cette ville un peu de ce qu’elle m’a donné, a-t-il déroulé avant de poursuivre en faisant référence à un certain rappeur. Kaaris a mis la lumière sur Sevran, moi, je veux mettre la lumière sur Créteil. » Le sens de la formule, toujours.

L’arrivée du fondateur et actionnaire principal d’Iliad doit être vécue comme une bouée de sauvetage pour la majorité des membres de l’USCL et les supporters, embourbés dans un contexte étouffant depuis de longs mois. Pour preuve, en janvier, les joueurs, le staff et les salariés du club du Val-de-Marne, dont la masse salariale est encadrée par la DNCG depuis novembre, avaient décidé de se mettre en grève pour dénoncer « la gestion chaotique » de Bassam Al Homsi, qui conservera tout de même une participation minoritaire du club et devrait assurer la transition.

La cape du sauveur doit certainement faire saliver le milliardaire français, qui a dévoilé les contours de son projet autour de trois axes : « La création et le développement d’un centre de formation ; professionnaliser le club, en renforçant ses moyens et en s’alliant à davantage de partenaires ; faire rayonner Créteil, en attirant un public plus large au stade et en modernisant l’image du club. » Si l’attente et les ambitions sont grandes avec ce club du Val-de-Marne qui n’a plus connu la Ligue 2 depuis 2015-2016, aucun objectif grandiloquent (la Ligue 1, la Ligue des champions, etc.) n’a été fixé, comme d’autres ont pu le faire avant lui.

Les clubs franciliens, le nouveau terrain de jeu des milliardaires

Ce rachat peut surprendre, mais n’est pas un cas isolé, surtout dans le bassin parisien. La famille Arnault, associée au groupe autrichien Red Bull, est devenue en novembre dernier actionnaire majoritaire du Paris FC, qui est désormais à une victoire de monter en Ligue 1 pour la première fois de son histoire, tandis qu’Alexandre Mulliez, petit-fils du fondateur d’Auchan, est à la tête du FC Versailles depuis juin 2023. Reprendre un club est un outil d’image puissant pour ces grandes fortunes françaises, en quête de visibilité et sûrement un poil de reconnaissance. Et ça, Xavier Niel l’a bien compris.

« La ville de Créteil a toujours été fière d’avoir pu compter Xavier Niel parmi ses concitoyens et je connais son attachement à cette commune qui l’a vu grandir avant qu’il ne devienne un des entrepreneurs les plus talentueux de sa génération, a soufflé Laurent Cathala, le maire socialiste de Créteil de plus de 47 ans. Son retour à Créteil à la tête de notre club de football est une chance pour notre ville, pour nos concitoyens et pour tous les amoureux du ballon rond, des plus jeunes aux plus anciens. » Quoi qu’il en soit, le fin stratège Xavier Niel, aussi bien loti soit-il, devra réussir à bien s’entourer pour ne pas se perdre dans le monde si particulier du football, qu’il va devoir apprivoiser. Il faut maintenant que la connexion fonctionne, et qu’elle soit à très haut débit.

Xavier Niel rachète Créteil pour s’inspirer de Kaaris

Par Thomas Morlec

À lire aussi
Articles en tendances
Logo de l'équipe Paris
Grand Paris
  • France
  • Paris FC
Grand Paris

Grand Paris

Grand Paris

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine