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Le retour des démons de Paris
Cette soirée à Villa Park aura été l’occasion de retrouver un PSG que l’on pensait réservé aux livres d’histoire. Une équipe qui se met soudainement à trembler comme une feuille, ballottée dans tous les sens et incapable de trouver la moindre branche à laquelle se raccrocher. Heureusement, cette fois, l’avertissement aura été sans conséquences.

« À 2-1, on a cru qu’on était déjà qualifiés, que c’était fini. En deuxième, on s’est relâchés, on s’est crus trop beaux. Il va falloir être plus exigeants pour les demi-finales. » Il n’aura fallu que quelques minutes après le coup de sifflet final à Ousmane Dembélé, étrangement désigné homme du match, pour poser un constat lucide sur la prestation parisienne du soir à Villa Park au micro de Canal+. Si l’on veut chipoter, on dira même que la concentration rouge et bleu a disparu dès le 2-0 au tableau d’affichage, avec tout à coup des pertes de balle coupables – à l’image de celle de Khvicha Kvaratskhelia sur le premier but des Villans –, des sorties de camp jouées avec trop de dilettantisme ou encore des replis défensifs trop peu intenses.
De quoi rendre Luis Enrique fou sur son banc, malgré les quatre buts d’avance à cet instant. Les prémices d’une nouvelle soirée de panique pour les Parisiens et leurs supporters, à nouveau dépassés par les événements de manière inexplicable dans un choc de Ligue des champions. Un temps qui semblait pourtant révolu.
"On s'est vus trop beaux, il faudra être plus exigeants en demi-finale" 💥 Ousmane Dembélé, déçu de la performance du PSG malgré la qualification 🗣️#AVLPSG | #UCL pic.twitter.com/l7VVBOQcrX
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) April 15, 2025
Les souvenirs de Barcelone, du Real Madrid, de Manchester United ou même de Chelsea sont soudainement remontés à la surface dans cette drôle de soirée. Au moment où plus personne ne s’y attendait, tant le club de la capitale a affiché une grande confiance à chaque double confrontation de Ligue des champions depuis l’arrivée de Luis Enrique. Et particulièrement en 2025, où rien ne semblait pouvoir résister à Dembélé et consorts, seulement battus par un Liverpool extrêmement chanceux au cours des six derniers mois. Six jours après une nouvelle démonstration de force lors du match aller, rien ne laissait présager ce quart d’heure en enfer pour Gianluigi Donnarumma – véritable héros du jour – et les siens. Encore moins après cette première demi-heure parfaite, ponctuée de deux buts en deux tirs, à l’issue de deux chevauchées collectives exploitées à merveille.
Pour une fois, Paris est encore en vie
Une différence toutefois avec les innombrables précédents de ces soirées cauchemardesques : cette fois, la lumière ne s’est pas totalement éteinte sur la ville, qui aura la chance de vibrer à nouveau dans deux semaines en demi-finales. Avec l’espoir que ce raté fasse office d’avertissement sans frais. « On a commencé de la meilleure manière, mais après ça, on a eu des complications. En première période, on avait beaucoup de confiance, c’est positif », analysait Luis Enrique sur Canal+, insistant sur son bonheur d’avoir amené les champions de France dans le dernier carré pour la deuxième année consécutive. Avec certains enseignements : « On ne doit jamais avoir d’excès de confiance, car un match de football change à chaque moment et on doit être prêts. »
9 - Le Paris SG va disputer sa 9e demi-finale en compétition européenne majeure (5 en Ligue des Champions, 3 en Coupe des Coupes, 1 en Coupe de l’UEFA), plus que tout autre club français (Marseille à 8). pic.twitter.com/ETecfIp0S0
— OptaJean (@OptaJean) April 15, 2025
Quelques minutes auparavant, Marquinhos, qui aura certainement vu un paquet de souvenirs terrifiants défiler sous ses yeux en seconde période, ne pouvait masquer son soulagement de s’en être pour une fois sorti vivant, toujours pour la chaîne cryptée. « J’ai connu des moments difficiles, il faut savourer celui-là. Il y a eu une baisse d’intensité à 2-0. Cette équipe grandit, mais il y a toujours des choses à travailler. On a un coach exigeant, on va voir les erreurs qu’on a faites et les corriger pour les demies. »
Et si, finalement, le trou d’air était arrivé au bon moment ? Couverts de louanges (amplement méritées) depuis des semaines, ceux que l’on annonçait déjà ici ou là comme favoris à la victoire finale ont désormais deux semaines devant eux pour savoir si avoir frôlé la catastrophe aura pour conséquence d’ébranler toute la confiance accumulée depuis le mois de janvier, ou au contraire provoquera la (légère) remise en question nécessaire pour repartir de plus belle. Sinon, il existe toujours une autre solution : perdre avec les honneurs à l’aller, se convaincre de pouvoir le faire au retour, ne pas se poser de questions et foncer plutôt que d’avoir un avantage sans jamais savoir le gérer. Recette testée et approuvée.
Quatre supporters parisiens, dont un enfant de 13 ans, expulsés de Villa Park pour avoir célébréPar Tom Binet